300 km 27 mai par Simon Sabatino

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Du beurre avec votre piz­za ?

Same­di soir, il est 21h13, nous entrons dans la pizze­ria, James, Kathia et moi, pour rejoin­dre une huitaine de ran­don­neurs attablés et repus. Nous sommes les trois derniers ren­dus à bon port, des 21 par­tis ce matin, mais ce n’est pas une course après tout. Comme dit Peter Sagan, lors d’une course, il y a un vain­queur mais 168 his­toires à racon­ter. Aujourd’hui, il y avait 21 his­toires, cer­taine­ment toutes rem­plies de soleil, de beaux paysages, de vent et de cama­raderie.


Pour notre part, elle a com­mencé à 4h30. Ren­dez-vous Notre-Dame et Viau avec David, Samuel et Kathia pour faire les 25 kilo­mètres jusqu’au départ de Repentigny. Cela fera une journée de 360km ! On par­le beau­coup du 400 Otta-wet de la semaine précé­dente, on recoupe les témoignages des présents (Kathia, David) avec le réc­it de notre blogueur Pas­cal.


Arrivé à Repentigny, j’ai une crevai­son lente, un petit éclat de verre s’est inséré dans le pneu. Heureuse­ment que c’est arrivé ici, car c’est moi qui dis­tribue les cartes de Brevet. Je change la cham­bre à air crevée, mais la sec­onde est défectueuse. Ni une ni deux je change le pneu au com­plet pour pro­téger le dernier tube qui me reste. 5h30 du matin et mes deux cham­bres de rechange sont inutil­is­ables, ça com­mence bien ! Je remonte le tout, patche les deux spare, tan­dis que tout le monde me donne un coup de main : Samuel dis­tribue les cartes, Odile me prête sa pompe à pied, et Marc fait la présen­ta­tion de la journée au groupe.

Je pars avec 30 sec­on­des de retard, Marc et Katia m’attendent, et nous embar­quons sur la 138. Tan­dis que Marc, revenu de son 1200 en Vir­ginie, rat­tache facile­ment le groupe, nous restons avec Kathia en arrière, pen­sant récupér­er le pack à la prochaine inter­sec­tion. Erreur, on ne les rever­ra qu’au deux prochains con­trôles sur les 4 prévus avant la fin.

Le froid du matin a fait place à une douceur de print­emps et le ciel se pare d’azur. Les reliefs de la Mauricie se des­sine, on respire la tran­quil­lité et les odeurs de conifères. Nous avons le déplace­ment d’air dans le dos, c’est agréable.

Peu avant St Alex­is des Monts, nous retrou­vons James, des Ran­don­neurs de la Nou­velle-Angleterre, fran­cophile avoué, qui vient com­pléter un 300 km chez nous pour valid­er son inscrip­tion pour un troisième Paris-Brest-Paris ! Il repar­ti­ra un peu plus tôt du con­trôle, et on le retrou­vera un peu plus tard après Loui­seville.


Si on avait redess­iné le par­cours pour éviter les routes en grav­elle de l’année dernière, la con­struc­tion nous a réservé une sur­prise car nous avons un bon 5–6 km de grav­elle sur deux tronçons en réfec­tion. Ce n’est per­son­nelle­ment pas pour me déplaire, mais cela n’a pas dû être au gout de tous. Pause-café au « Bois café » de St Paulin, et c’est repar­ti pour la deux­ième moitié du par­cours.

Le vent s’est levé, et bien sûr, nous l’avons de face ! C’est le temps des relais avec Kathia et nous trou­vons tout de suite une bonne entente pour avancer tran­quille­ment pen­dant plusieurs heures sur le Chemin du Roy.


Nou­velle ren­con­tre avec James, notre retraité état­sunien, peu après le Mag­a­sin Général Lebrun, sur le rang York. « Vous êtes mes sauveurs » (en français dans le texte !). Le 30 km/h de vent a fait son œuvre démoral­isante. On va lui couper le vent, Kathia devant, moi sur la gauche, pour qu’il se reprenne, on sait recevoir les invités au CVRQ !

Plus que 70 km, avec un vent qui va gradu­elle­ment baiss­er, en même temps que le soleil, qui baigne la cam­pagne nourri­cière d’un rouge orangé. Nous sommes chanceux. Repentigny, la boucle est bouclée.

C’est donc le moment de la piz­za et du verre de l’amitié, avant de combler les 30 derniers kilo­mètres pour ren­tr­er à la mai­son.

« Voulez-vous du beurre avec votre piz­za ? »

L’italien en moi lance à James et Kathia : « On en a pen­du pour moins que ça ». C’est l’heure des fous rires.


On a passé une mau­dite bonne journée de bécyk.