Brevet de 600Km du 3 juillet 2010 par Marcel Marion

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Durant la semaine, j’ai dû rouler en long car il fai­sait frais : 13 à 15 degrés le soir. La météo prévoy­ait une canicule à par­tir de same­di soit 28–30 degrés avec un vent Ouest de 15–20 KM/h sauf le same­di matin qui serait du SO à 10 KM/h.

12 coureurs étaient inscrits à ce 600 KM et plusieurs prévoy­aient le faire sans dodo. Un venait de Baie St-Paul avec 9000 KM dans les jambes. Un autre avait par­ticipé au défi Pierre Lavoie .Eric et Syl­vain fai­saient par­tie des habitués.

De Grande Allée au 1er con­trôle, notre groupe est de 8 cyclistes et le tem­po est assez rapi­de con­sid­érant la dis­tance à par­courir, le pro­fil de la journée. Une mont­golfière atter­rit quelques mètres devant nous sur le chemin Des dix-ter­res.

On repart de St-Césaire pour Comp­ton à 7 ou 6 cyclistes. Lorsque les faux plats sont de plus en plus fréquents et que l’in­ten­sité ne baisse pas, le groupe s’étire et de petits regroupe­ments se for­ment. De Magog à Comp­ton, nous sommes seule­ment 2 à l’a­vant soit moi et Syl­vain, Éric arrivera au 2e con­trôle quelques min­utes après nous. Celui-ci préférant mon­ter à son rythme. Un 4e arrivera quelques instants avant notre départ pour Cook­shire.

Dans la 3e sec­tion, les mon­tées sont plus fréquentes et vis­i­bles au loin. Au niveau de la dis­tance, elle a seule­ment 55 KM soit la por­tion la plus courte du 600 KM. (600 m de moins que la 1re de la journée).

A Cook­shire, nous prenons le temps de manger et boire à l’om­bre car il fait de plus en plus chaud. L’an passé, j’avais écrit que ce par­cours serait éprou­vant lors des journées chaudes. Je n’avais pas tort. Par nég­li­gence, je n’ai pas assez bu dans la 2e sec­tion et les effets se font sen­tir dans celle-ci. Syl­vain con­tin­ue de bien fonc­tion­ner. Il est dans une bonne journée. A un cer­tain moment, je lui dis que je con­tin­u­ais à un rythme plus léger et que je le rever­rais à Mégan­tic.

Pas longtemps après Notre-Dame-des-Bois, j’ar­rête sur le bord de la route afin d’abaiss­er la tem­péra­ture du corps. A ma grande sur­prise, Syl­vain arrive der­rière moi, il a été se chercher de l’eau. Il me demande si ça va ? Je lui réponds que oui mais j’avais besoin d’une pause. Il repart.

Lorsque j’ar­rive à Mégan­tic, il n’a pas com­mencé à manger. Nous man­geons tran­quille­ment et refaisons nos forces. Je sais que je dois con­tin­uer à me refaire une san­té. Depuis Cook­shire, nous n’avons plus revu des cyclistes de notre groupe du matin.

Après avoir acheté du liq­uide au dépan­neur, nous entre­prenons cette sec­tion avec vent de face. La fraîcheur du soir me fait du bien sauf que je dois être à l’é­coute de mon corps. Lorsqu’on voit l’af­fiche de bien­v­enue à Milan, l’ac­cote­ment arrête. Un peu plus loin, le même phénomène soit arrêt de l’ac­cote­ment. Une trentaine de KM de Mégan­tic, nous arrê­tons afin de bien fix­er nos éclairages de nuit.

Sur la 108, le traf­ic est encore assez dense. Cette par­tie du par­cours, se fait assez bien. La côte à Cook­shire m’in­forme de mon état physique. Je dois con­tin­uer à être vig­i­lant car j’ai lais­sé beau­coup d’én­ergie cet après-midi. Dans les derniers six KM, nous roulons sur un pavé fraîche­ment refait. Lorsque nous arrivons au point de con­trôle, celui-ci- est fer­mé. Nous devons aller à l’an­cien point de con­trôle. Syl­vain me fait la remar­que à deux repris­es qu’il trou­ve qu’il y a bien du monde à 3h30. La 2e fois qu’il me dit cela, je lui réponds qu’il est 11h30 et non 3h30.

Nous man­geons assis sur le trot­toir et la tem­péra­ture est encore très con­fort­able. Un peu moins de 200 Km pour St-Lam­bert. Un peu d’hési­ta­tion sur St-Roch Sud avant de rejoin­dre la 112. Sur le Ch. de Venise, nous sommes pra­tique­ment seuls sur la route et nous avons encore un bon tem­po. Lorsque nous arrivons dans Magog, on s’aperçoit que nous ne sommes pas les seuls à veiller tard.

Sur le Ch. des Pères, Syl­vain com­mence à s’en­dormir. Il veut s’al­longer quelques min­utes. Je lui dis que ce n’est pas pru­dent à cet endroit mais que nous pour­rons pren­dre une pause au coin du Ch. des Pères et Mis­sisquoi (ancien con­trôle). Ren­dus sur place, on s’al­longe une quin­zaine de min­utes sur la plate-forme en bois. Cette pause est béné­fique avec un peu moins de 40 Km pour Cow­ans­ville. A ma sur­prise, le chemin nous menant à la 243 est réparé. Les trous ont été col­matés.

Au Lac Brome, Syl­vain me dit tu ne tournes pas, la 243 N est à droite. Je lui réponds non sauf que je ne prends pas de chance, je regarde le tracé glob­al sur la carte. Comme pour le 400 KM, nous con­tin­uons sur cette route qui devient la 104.

Ren­du au con­trôle, je n’ai pas d’ap­pétit. Dif­fi­culté à manger, je ne sais pas quoi boire, la fatigue est présente. J’avale tout de même mon sand­wich et mon café. Nous faisons le plein de nos bouteilles et nous repar­tons.

Sur le rang du Haut de la riv­ière, Syl­vain sem­ble avoir des ailes. Il impose un rythme rapi­de, il sait qu’il va amélior­er son temps. Nous n’ar­rê­tons pas à St-Césaire. De retour sur la 112, je laisse aller Syl­vain gradu­elle­ment. Je ne veux pas puis­er dans mes réserves, la journée du same­di a lais­sé des traces et j’ai d’autres objec­tifs à la fin du mois et en août soit Toron­to-Ottawa-Toron­to ( 1000KM) et la Quadzil­la un 400 milles dans les côtes.

Arrivée au dernier con­trôle à 9h14.

3 juil­let 2010