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Durant la semaine, j’ai dû rouler en long car il faisait frais : 13 à 15 degrés le soir. La météo prévoyait une canicule à partir de samedi soit 28–30 degrés avec un vent Ouest de 15–20 KM/h sauf le samedi matin qui serait du SO à 10 KM/h.
12 coureurs étaient inscrits à ce 600 KM et plusieurs prévoyaient le faire sans dodo. Un venait de Baie St-Paul avec 9000 KM dans les jambes. Un autre avait participé au défi Pierre Lavoie .Eric et Sylvain faisaient partie des habitués.
De Grande Allée au 1er contrôle, notre groupe est de 8 cyclistes et le tempo est assez rapide considérant la distance à parcourir, le profil de la journée. Une montgolfière atterrit quelques mètres devant nous sur le chemin Des dix-terres.
On repart de St-Césaire pour Compton à 7 ou 6 cyclistes. Lorsque les faux plats sont de plus en plus fréquents et que l’intensité ne baisse pas, le groupe s’étire et de petits regroupements se forment. De Magog à Compton, nous sommes seulement 2 à l’avant soit moi et Sylvain, Éric arrivera au 2e contrôle quelques minutes après nous. Celui-ci préférant monter à son rythme. Un 4e arrivera quelques instants avant notre départ pour Cookshire.
Dans la 3e section, les montées sont plus fréquentes et visibles au loin. Au niveau de la distance, elle a seulement 55 KM soit la portion la plus courte du 600 KM. (600 m de moins que la 1re de la journée).
A Cookshire, nous prenons le temps de manger et boire à l’ombre car il fait de plus en plus chaud. L’an passé, j’avais écrit que ce parcours serait éprouvant lors des journées chaudes. Je n’avais pas tort. Par négligence, je n’ai pas assez bu dans la 2e section et les effets se font sentir dans celle-ci. Sylvain continue de bien fonctionner. Il est dans une bonne journée. A un certain moment, je lui dis que je continuais à un rythme plus léger et que je le reverrais à Mégantic.
Pas longtemps après Notre-Dame-des-Bois, j’arrête sur le bord de la route afin d’abaisser la température du corps. A ma grande surprise, Sylvain arrive derrière moi, il a été se chercher de l’eau. Il me demande si ça va ? Je lui réponds que oui mais j’avais besoin d’une pause. Il repart.
Lorsque j’arrive à Mégantic, il n’a pas commencé à manger. Nous mangeons tranquillement et refaisons nos forces. Je sais que je dois continuer à me refaire une santé. Depuis Cookshire, nous n’avons plus revu des cyclistes de notre groupe du matin.
Après avoir acheté du liquide au dépanneur, nous entreprenons cette section avec vent de face. La fraîcheur du soir me fait du bien sauf que je dois être à l’écoute de mon corps. Lorsqu’on voit l’affiche de bienvenue à Milan, l’accotement arrête. Un peu plus loin, le même phénomène soit arrêt de l’accotement. Une trentaine de KM de Mégantic, nous arrêtons afin de bien fixer nos éclairages de nuit.
Sur la 108, le trafic est encore assez dense. Cette partie du parcours, se fait assez bien. La côte à Cookshire m’informe de mon état physique. Je dois continuer à être vigilant car j’ai laissé beaucoup d’énergie cet après-midi. Dans les derniers six KM, nous roulons sur un pavé fraîchement refait. Lorsque nous arrivons au point de contrôle, celui-ci- est fermé. Nous devons aller à l’ancien point de contrôle. Sylvain me fait la remarque à deux reprises qu’il trouve qu’il y a bien du monde à 3h30. La 2e fois qu’il me dit cela, je lui réponds qu’il est 11h30 et non 3h30.
Nous mangeons assis sur le trottoir et la température est encore très confortable. Un peu moins de 200 Km pour St-Lambert. Un peu d’hésitation sur St-Roch Sud avant de rejoindre la 112. Sur le Ch. de Venise, nous sommes pratiquement seuls sur la route et nous avons encore un bon tempo. Lorsque nous arrivons dans Magog, on s’aperçoit que nous ne sommes pas les seuls à veiller tard.
Sur le Ch. des Pères, Sylvain commence à s’endormir. Il veut s’allonger quelques minutes. Je lui dis que ce n’est pas prudent à cet endroit mais que nous pourrons prendre une pause au coin du Ch. des Pères et Missisquoi (ancien contrôle). Rendus sur place, on s’allonge une quinzaine de minutes sur la plate-forme en bois. Cette pause est bénéfique avec un peu moins de 40 Km pour Cowansville. A ma surprise, le chemin nous menant à la 243 est réparé. Les trous ont été colmatés.
Au Lac Brome, Sylvain me dit tu ne tournes pas, la 243 N est à droite. Je lui réponds non sauf que je ne prends pas de chance, je regarde le tracé global sur la carte. Comme pour le 400 KM, nous continuons sur cette route qui devient la 104.
Rendu au contrôle, je n’ai pas d’appétit. Difficulté à manger, je ne sais pas quoi boire, la fatigue est présente. J’avale tout de même mon sandwich et mon café. Nous faisons le plein de nos bouteilles et nous repartons.
Sur le rang du Haut de la rivière, Sylvain semble avoir des ailes. Il impose un rythme rapide, il sait qu’il va améliorer son temps. Nous n’arrêtons pas à St-Césaire. De retour sur la 112, je laisse aller Sylvain graduellement. Je ne veux pas puiser dans mes réserves, la journée du samedi a laissé des traces et j’ai d’autres objectifs à la fin du mois et en août soit Toronto-Ottawa-Toronto ( 1000KM) et la Quadzilla un 400 milles dans les côtes.
Arrivée au dernier contrôle à 9h14.
3 juillet 2010