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Du beurre avec votre pizza ?
Samedi soir, il est 21h13, nous entrons dans la pizzeria, James, Kathia et moi, pour rejoindre une huitaine de randonneurs attablés et repus. Nous sommes les trois derniers rendus à bon port, des 21 partis ce matin, mais ce n’est pas une course après tout. Comme dit Peter Sagan, lors d’une course, il y a un vainqueur mais 168 histoires à raconter. Aujourd’hui, il y avait 21 histoires, certainement toutes remplies de soleil, de beaux paysages, de vent et de camaraderie.
Pour notre part, elle a commencé à 4h30. Rendez-vous Notre-Dame et Viau avec David, Samuel et Kathia pour faire les 25 kilomètres jusqu’au départ de Repentigny. Cela fera une journée de 360km ! On parle beaucoup du 400 Otta-wet de la semaine précédente, on recoupe les témoignages des présents (Kathia, David) avec le récit de notre blogueur Pascal.
Arrivé à Repentigny, j’ai une crevaison lente, un petit éclat de verre s’est inséré dans le pneu. Heureusement que c’est arrivé ici, car c’est moi qui distribue les cartes de Brevet. Je change la chambre à air crevée, mais la seconde est défectueuse. Ni une ni deux je change le pneu au complet pour protéger le dernier tube qui me reste. 5h30 du matin et mes deux chambres de rechange sont inutilisables, ça commence bien ! Je remonte le tout, patche les deux spare, tandis que tout le monde me donne un coup de main : Samuel distribue les cartes, Odile me prête sa pompe à pied, et Marc fait la présentation de la journée au groupe.
Je pars avec 30 secondes de retard, Marc et Katia m’attendent, et nous embarquons sur la 138. Tandis que Marc, revenu de son 1200 en Virginie, rattache facilement le groupe, nous restons avec Kathia en arrière, pensant récupérer le pack à la prochaine intersection. Erreur, on ne les reverra qu’au deux prochains contrôles sur les 4 prévus avant la fin.
Le froid du matin a fait place à une douceur de printemps et le ciel se pare d’azur. Les reliefs de la Mauricie se dessine, on respire la tranquillité et les odeurs de conifères. Nous avons le déplacement d’air dans le dos, c’est agréable.
Peu avant St Alexis des Monts, nous retrouvons James, des Randonneurs de la Nouvelle-Angleterre, francophile avoué, qui vient compléter un 300 km chez nous pour valider son inscription pour un troisième Paris-Brest-Paris ! Il repartira un peu plus tôt du contrôle, et on le retrouvera un peu plus tard après Louiseville.
Si on avait redessiné le parcours pour éviter les routes en gravelle de l’année dernière, la construction nous a réservé une surprise car nous avons un bon 5–6 km de gravelle sur deux tronçons en réfection. Ce n’est personnellement pas pour me déplaire, mais cela n’a pas dû être au gout de tous. Pause-café au « Bois café » de St Paulin, et c’est reparti pour la deuxième moitié du parcours.
Le vent s’est levé, et bien sûr, nous l’avons de face ! C’est le temps des relais avec Kathia et nous trouvons tout de suite une bonne entente pour avancer tranquillement pendant plusieurs heures sur le Chemin du Roy.
Nouvelle rencontre avec James, notre retraité étatsunien, peu après le Magasin Général Lebrun, sur le rang York. « Vous êtes mes sauveurs » (en français dans le texte !). Le 30 km/h de vent a fait son œuvre démoralisante. On va lui couper le vent, Kathia devant, moi sur la gauche, pour qu’il se reprenne, on sait recevoir les invités au CVRQ !
Plus que 70 km, avec un vent qui va graduellement baisser, en même temps que le soleil, qui baigne la campagne nourricière d’un rouge orangé. Nous sommes chanceux. Repentigny, la boucle est bouclée.
C’est donc le moment de la pizza et du verre de l’amitié, avant de combler les 30 derniers kilomètres pour rentrer à la maison.
« Voulez-vous du beurre avec votre pizza ? »
L’italien en moi lance à James et Kathia : « On en a pendu pour moins que ça ». C’est l’heure des fous rires.
On a passé une maudite bonne journée de bécyk.