Grand galop, petit plateau — Récit du brevet de 200km du 25 mai 2024 par Marc Lusignan

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La grenouille ne saurait vouloir être aus­si grosse que le bœuf mais une obses­sion de quelques ran­don­neurs de Québec est de faire croître la par­tic­i­pa­tion aux activ­ités du club, avec un regard d’envie sur les potes de Mon­tréal.

Aus­si, ce n’est pas avec une cer­taine décep­tion que je me lançai sur ce pre­mier brevet de 200km avec Xavier Schoebel pour seul com­pagnon. Ce duo res­ta soudé sur l’ensemble du par­cours et je ne saurai écrire « par monts et par vaux » puisque cet itinéraire surnom­mé « tout en douceur » met­tant en vedette la région de Lot­binière fut juste­ment conçu pour un pas acca­bler le cycliste (785m de dénivelé posi­tif lorsque je mis pied à terre en fin d’après-midi).

Com­ment expli­quer cette décon­v­enue par­tic­i­pa­tive après le joli compte de huit atteint la semaine précé­dente ? Une série de maux je dirais : mal à l’âme (Julien, retenu à des funérailles); mal à la famille (Jean S. et Ralph, le pre­mier entraî­nant sa fille et le sec­ond sa con­jointe); mal au bal­con (Jean L., ayant trou­vé pré­texte de travaux de réno­va­tion pour se porter pâle 😉); mal au dos (Olivi­er, quelle idée de jouer au démé­nageur ?). Ça fait à peu près le compte pour les absents mais on ajoutera Xavier dont le genou droit fit des siennes à par­tir du kilo­mètre 80, ce qui hand­i­ca­pa sin­gulière­ment sa pro­gres­sion, d’où un temps d‘environ dix heures pour com­pléter le par­cours.

On fit le point sur la sit­u­a­tion arrivés à la mi-par­cours à Villeroy, alors que nous abor­dions une sec­tion de 27km avec vent de face ce qui, avec le prob­lème de genou de Xavier, ame­na ce dernier à me con­tem­pler de dos plus sou­vent qu’à son tour. « Tu restes tou­jours sur le petit plateau » d’observer mon com­pagnon de route. En vérité, je suis plutôt à l’aise avec un développe­ment autour de 5,5m, lequel se situe à la lim­ite supérieure des bra­que­ts offerts sur mon plateau de 34 dents (voir sché­ma) et, comme notre allure était plutôt mod­érée et que nous n’avions sur ce par­cours assez plat pas encore roulé avec vent de dos, j’avais encore peu fait usage du dérailleur avant.

Piqué par cette remar­que, je me fis un point d’honneur, au grand amuse­ment de Xavier, de rouler sur le grand plateau cet après-midi-là.

Que vaut donc ce brevet de 200km « tout en douceur » que je dessi­nai l’hiver dernier ? Étant en con­flit d’intérêt, je lais­serai Xavier juger de la qual­ité de ce nou­veau tracé où alternèrent chaussées à la fréquen­ta­tion moyenne et d’autres désertes où l’on se per­mit de rouler à deux de front sans regarder par-dessus son épaule. On s’entendit qu’il y aura lieu de révis­er les lieux des points de con­trôle si on juge qu’ils doivent coïn­cider avec des points bouffe mieux gar­nis (on retient à ce titre l’Intermarché de Lyster) ou encore avec un petit bijou d’architecture et de paysage (moulin du Portage).

Pour le reste, je saluerai ici la ténac­ité de mon com­pagnon de route qui paya dure­ment un fâcheux ajuste­ment de la hau­teur de la selle de sa mon­ture vin­tage effec­tué juste avant cette sor­tie (une cor­rec­tion fut effec­tuée aux envi­rons du kilo­mètre 85 mais le mal était fait). Sinon, les con­di­tions étaient proches de la per­fec­tion pour cette sor­tie (soleil, mer­cure ne dépas­sant pas les 21 degrés et vent mod­éré qui nous con­traig­nit à batailler un peu mais c’est la rançon de ces par­cours effec­tués dans la val­lée du Saint-Lau­rent) !

En espérant voir regar­nies les troupes pour le prochain ren­dez-vous dans deux semaines avec cent bornes et pas mal de mètres de dénivelée de plus !