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La grenouille ne saurait vouloir être aussi grosse que le bœuf mais une obsession de quelques randonneurs de Québec est de faire croître la participation aux activités du club, avec un regard d’envie sur les potes de Montréal.
Aussi, ce n’est pas avec une certaine déception que je me lançai sur ce premier brevet de 200km avec Xavier Schoebel pour seul compagnon. Ce duo resta soudé sur l’ensemble du parcours et je ne saurai écrire « par monts et par vaux » puisque cet itinéraire surnommé « tout en douceur » mettant en vedette la région de Lotbinière fut justement conçu pour un pas accabler le cycliste (785m de dénivelé positif lorsque je mis pied à terre en fin d’après-midi).
Comment expliquer cette déconvenue participative après le joli compte de huit atteint la semaine précédente ? Une série de maux je dirais : mal à l’âme (Julien, retenu à des funérailles); mal à la famille (Jean S. et Ralph, le premier entraînant sa fille et le second sa conjointe); mal au balcon (Jean L., ayant trouvé prétexte de travaux de rénovation pour se porter pâle 😉); mal au dos (Olivier, quelle idée de jouer au déménageur ?). Ça fait à peu près le compte pour les absents mais on ajoutera Xavier dont le genou droit fit des siennes à partir du kilomètre 80, ce qui handicapa singulièrement sa progression, d’où un temps d‘environ dix heures pour compléter le parcours.
On fit le point sur la situation arrivés à la mi-parcours à Villeroy, alors que nous abordions une section de 27km avec vent de face ce qui, avec le problème de genou de Xavier, amena ce dernier à me contempler de dos plus souvent qu’à son tour. « Tu restes toujours sur le petit plateau » d’observer mon compagnon de route. En vérité, je suis plutôt à l’aise avec un développement autour de 5,5m, lequel se situe à la limite supérieure des braquets offerts sur mon plateau de 34 dents (voir schéma) et, comme notre allure était plutôt modérée et que nous n’avions sur ce parcours assez plat pas encore roulé avec vent de dos, j’avais encore peu fait usage du dérailleur avant.
Piqué par cette remarque, je me fis un point d’honneur, au grand amusement de Xavier, de rouler sur le grand plateau cet après-midi-là.
Que vaut donc ce brevet de 200km « tout en douceur » que je dessinai l’hiver dernier ? Étant en conflit d’intérêt, je laisserai Xavier juger de la qualité de ce nouveau tracé où alternèrent chaussées à la fréquentation moyenne et d’autres désertes où l’on se permit de rouler à deux de front sans regarder par-dessus son épaule. On s’entendit qu’il y aura lieu de réviser les lieux des points de contrôle si on juge qu’ils doivent coïncider avec des points bouffe mieux garnis (on retient à ce titre l’Intermarché de Lyster) ou encore avec un petit bijou d’architecture et de paysage (moulin du Portage).
Pour le reste, je saluerai ici la ténacité de mon compagnon de route qui paya durement un fâcheux ajustement de la hauteur de la selle de sa monture vintage effectué juste avant cette sortie (une correction fut effectuée aux environs du kilomètre 85 mais le mal était fait). Sinon, les conditions étaient proches de la perfection pour cette sortie (soleil, mercure ne dépassant pas les 21 degrés et vent modéré qui nous contraignit à batailler un peu mais c’est la rançon de ces parcours effectués dans la vallée du Saint-Laurent) !
En espérant voir regarnies les troupes pour le prochain rendez-vous dans deux semaines avec cent bornes et pas mal de mètres de dénivelée de plus !