Il y a de ces jours… par Gabriel Audet

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Voici le réc­it du brevet de 400Km effec­tué le 13 juin 2009 par Gabriel Audet.


Il y a des ces jours…

J’avais bien dor­mi pour­tant. Pas assez. Mais bien dor­mi quand même. D’au­cuns diront que je suis tou­jours à la dernière minute mais enfin, com­mençons notre réc­it.

Je m’aven­ture dans ce 400 non pas pour bat­tre des records (comme cer­tains), mais tout sim­ple­ment pour le ter­min­er, et de clarté si pos­si­ble.

Je n’aime pas me forcer trop pour un 400, je préfère garder mon énergie jusqu’à la fin et y aller d’un pas con­tinu.

Je laisse donc le pelo­ton me larguer bien avant Cham­bly. Ayant reçu par Jean la veille le plan du par­cours, j’avais eu l’idée géniale de le pho­to­copi­er en plus petit. Pourquoi direz-vous? Je n’en sais trop rien. Pour que ça prenne moins de place j’imag­ine.

Ren­du à Marieville, je tourne le coin de la Savane et Petite Savane et là, j’es­saie de m’é­car­quiller les yeux afin de bien lire sur l’it­inéraire écrit trop petit; tout en roulant bien sûr.

Le temps d’un éclair, je lève les yeux et il n’y avait plus de bitume sous mes roues mais bien de l’herbe et je me dirigeais directe­ment dans le fos­sé. Pas le temps de frein­er. J’ai passé par dessus le vélo alors que ce dernier s’en­fonçait dans une fos­se d’argile au fond du fos­sé. Résu­tats : coupure au nez, au genou, mal au cou et cyclomètre foutu. Mais le plus ennuyant, c’est toute cette argile partout. J’en ai des souliers au casque. Et que dire du vélo.

Après m’être bien tâté, avoir véri­fié que mon portable fonc­tion­nait, j’ai décidé de con­tin­uer le par­cours. J’ai dû retourn­er dans le fos­sé afin d’en­lever toute cette argile sur mes roues. Je suis arrêté plus tard dans une sta­tion-ser­vice afin de me débar­bouiller du mieux que je pou­vais. Sur­prenant que mes lunettes ne soient pas cassées.

Je ren­con­tre un ou deux par­tic­i­pants au pre­mier arrêt. Je repars de plus belle me dis­ant que je devais rat­trap­er le temps per­du (comme Proust!). Avant d’ar­riv­er à Bolton Cen­ter : crevai­son. Beau­coup de cir­cu­la­tion. Heureuse­ment, j’ai ma pompe au CO2 et c’est assez rapi­de. Un camion de la sécu­rité routière s’ar­rête quand même pour me deman­der si tout va bien. Je suis quand même encore plein d’argile mélangée à du sang et, avec le vélo à l’en­vers, tout le monde pense que je viens d’avoir un acci­dent! Beau­coup de cyclistes atten­tion­nés s’ar­rê­tent pour me deman­der si j’ai besoin d’aide. Sym­pas quand même. Au repar­tir, un cycliste fort socia­ble prend ma vitesse de croisière (il s’ap­pelle Serge et vient de Saint-Hyacinthe). Lui aus­si con­duit un Trek avec des roues Ksyri­um. On est frères de vélo; on s’en­tend bien instan­ta­né­ment. Arrivé à Bolton, la loi de Mur­phy se met en oeu­vre : pour la 1ère fois, j’ai oublié mon argent comp­tant, eh bien, devinez quoi, ils atten­dent leur machine! Je dois atten­dre à Austin avant de faire le plein.

Ren­du à Magog, j’ar­rête chez Renauld Sport. Mon cyclo est irré­para­ble. Il veut me ven­dre un Cat­eye à 100$. Je trou­ve ça trop cher. Ah! Magog, un vrai repère de brig­ands. Enfin. Je repars. Arrivé à Ayer’s Cliff, je me perds, je refais le chemin avec une grosse côte 3 fois. Finale­ment, c’é­tait mon erreur; j’ai regardé sur Google Earth en arrivant chez-moi. C’est très dif­fi­cile de suiv­re un itinéraire sans cyclomètre pour mesur­er les dis­tances. J’avais pas com­pris qu’il fal­lait retourn­er à Magog. J’avais jeté les cartes pour m’al­léger. Une autre idée saugrenue de ma part…

Tout ça pour arriv­er à Water­loo à la brunante et tout esseulé. Après un 12 pouces der­rière la cra­vate et revig­oré de “high fruc­tose corn syrup”, je repars sur la piste cyclable en pas­sant à deux cheveux d’un raton-laveur apeuré.

C’est bien de rouler la nuit. L’air est frais mais les nids de poule arrivent vite, surtout sur la 235 et les colons prof­i­tent du cou­vert de la nuit pour laiss­er cours à leurs pul­sions cro­magnonesques (ndlr:Référence à la sec­tion Nou­velles du 13 Juin 2009).

Du reste, tout s’est bien passé et je suis ren­tré à Saint-Lam­bert, très con­tent d’y trou­ver ma voiture avec une glacière rem­plie d’eau fraîche et de jus.

Le lende­main, ce fut une “opéra­tion net­toy­age” de linge et d’ac­ces­soires de vélo. À ce jour, je n’ai même pas encore lavé mon vélo.

J’at­tends le 600 km avec impa­tience.