La quadrature des cercles par Carl Morin

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Au delà de l’in­con­cev­able, se trou­ve une idée, et il n’en coûte par­fois qu’un peu d’acharne­ment et de déter­mi­na­tion pour y arriv­er. Cer­tains rêvent de vitesse, de raf­fine­ment, et d’autres de sim­plic­ité. Pour­tant, le con­fort auquel nous devons nos vies aujour­d’hui est le pro­duit d’une telle com­plex­ité que nous com­prenons peut-être bien mal la beauté des choses sim­ples.

C’est avec cette recherche en tête que je me suis mis au pignon fixe; la sim­plic­ité pour don­ner le meilleur de moi-même.

J’ai donc entre­pris dès l’an dernier de faire des brevets en pignon fixe. L’an dernier, j’ai fait plusieurs dis­tances, inclu­ant le 200, Mon­tréal-Québec, Mon­tréal Ottawa, et aus­si le 600km du CVRM, fait en 37hres.

En fin de semaine dernière, après avoir fait le 200, le 300 et le 400km, j’ai entre­pris de faire le 600, encore une fois. L’an dernier, j’avais un cinel­li MASH, en alu­mini­um. Cette fois-ci, le cadre était en aci­er, fait mai­son. Équipé d’un plateau de 43 dents, et d’une roue arrière flip-flop de 15 et 17 dents, j’ai fini le 600km en un peu plus de 39 hres.

La ran­don­née a débuté avec mon retard de près de 5 ou 10 min­utes. Les 2 retar­dataire (Gilles et Mar­tin) étaient encore là. Nous avons enfilé la route et avons roulé dans des con­di­tions accept­a­bles. C’est après St-Césaire que nous avons eu du vent, lequel nous con­fron­tera jusqu’à la nuit, et nous revien­dra toute la journée du lende­main, jusqu’à St-Césaire.

Nous n’avons ren­con­tré que très peu de pluie ( un peu avant St-Césaire, de la bru­ine durant la route noc­turne, puis une autre belle bru­ine passé St-Césaire après 560 quelques kilo­mètres.

Cela s’est déroulé sans trop d’his­toire pour moi. Gilles nous a lais­sé après St-Césaire, alors que Mar­tin et moi don­nions une chance à Jean Robert de nous rejoin­dre (il le fera à Comp­ton). À un moment don­né Mar­tin m’a lais­sé der­rière lui, et j’ai roulé seul, sou­vent, médi­tant à pro­pos de toutes sortes de choses, fre­donnant des mélodies de l’Opéra Jésus Christ Super­star, etc. (J’avais un ipod mais ne l’ai pas util­isé).

À Comp­ton, j’ai viré ma roue arrière de bord et ne la rechang­erai qu’à Cow­ans­ville.

Une belle blonde m’a souri à pleine dents à Comp­ton. À Notre-Dame-des-Bois, la dame à la caisse m’a recon­nu de l’an passé. La cais­sière du IGA de Cow­ans­ville aus­si. (Tu véri­fieras Jean; elle s’ap­pelle Mélis­sa).

Nous avons roulé de nuit, Jean, Mar­tin et moi. Cette nuit-là fut dif­fi­cile, comme l’avait été la journée; je m’en­dor­mais. Durant les 4 heures précé­dant notre arrivée à Lennoxville, à 4:30 du matin, je me suis endor­mi à 5 repris­es sur mon vélo. J’ai même dû faire un bon 100 mètres à pied pour me garder réveil­lé. Mais je con­nais les raisons alors je crois que la prochaine fois, ce sera mieux.

Le dimanche matin, après un déje­uner (for­fait cycliste des rési­dences Bish­op), nous sommes repar­ti dans la gri­saille, mais avec une belle tem­péra­ture. J’ai du arrêter à la phar­ma­cie, et à l’en­trés, il y avait un petit groupe de cyclistes (dont 2 grands gail­lards de 6 pieds et plus). À la sor­tie, le plus grand (et le plus vieux.) entame la con­ver­sa­tion (remé­morée à peu près ain­si):

Non, la “machine” n’est pas si mécanique que ça.

Grâce à Mar­tin et à Jean, qui m’ont ouvert le chemin vers la fin, j’ai pu finir en des temps raisonnables, soit en deça de 40hres. N’eut été des 2 poussées dans le dos, de Mar­tin qui m’a lancé “accroche-toi” et Jean Robert de me pouss­er au cul, je sais pas ce que la machine aurait accom­pli.

Hier, à 17:00, on m’au­rait demandé si je voulais faire le PBP, j’au­rais dit “non”. Ce matin, en me lev­ant, au lieu de me taper une heure de marche pour aller au tra­vail, j’ai enfourché mon vélo, et je me sen­tais bien. J’ai même mis à jour mon inscrip­tion en y met­tant la date du 600. Je me sen­tais vrai­ment bien.

Mer­ci à tous les com­pars­es cyclistes pour l’in­spi­ra­tion que vous m’ap­portez!

Carl Morin

25 juin 2011