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Je voulais terminer ce brevet de 800Km en 30 heures et j’ai fait mieux donc ma préparation était adéquate. La semaine avant j’ai bu des litres de chorophylle, pas de vélo, étirements journaliers, glucides en masse dont 600 grammes le jour avant. De la méditation pour récupérer du sommeil. Vérification du vélo, changement de pneus et surtout rester dans ma bulle mentale pour rassembler toute mon énergie.
Quelle journée magnifique! La chaleur, le vélo, le soleil. J’adore. C’était pour moi tout simplement une journée parfaite, les jambes, la force et le moral. Tout était là. L’autre brevet de cette année avait pour but celui-ci. Et arriver le premier c’est la cerise sur le Sundae. Pardon Marcel pour t’avoir lâché si prêt du but mais quand j’ai senti la force monter en moi je n’ai pas pu faire mieux que de peser sur les pédales. Le vent était très fort et de face surtout. Donc pour moi c’était l’idéal. C’est comme une côte continuelle. Là où je me sens le mieux c’est en montant du dénivelé.
Donc nous partons à 5 heures. Douze participants je crois. Nous sommes groupés à environ 8 ensemble et nous roulons à une très bonne allure, pas loin de 32 km/h de moyenne, jusqu’au premier checkpoint. Puis nous repartons mais nous ne sommes plus que 6. Nous allons jusqu’à la piste cyclable. Et un ou deux de moins.
Le dénivelé commence et la distance nous sépare et je reste avec Marcel une bonne partie de la journée en s’attendant l’un ou l’autre aux montées. Marcel a un mal de pied et m’encourage à repartir seul car je me sentais très bien physiquement. J’arrive seul au Tim vers 18:00. L’année passée j’étais arrivé à ce checkpoint vers le milieu de la nuit. À peine 10 minutes passent, Marcel arrive. Nous prenons une bonne soupe et un sandwich puis repartons. Je suis très heureux de voir que je peux passer la nuit à ne pas pédaler seul. Donc la nuit s’installe mais je vois qu’avec deux lumières la vitesse est plus grande car l’année passée j’étais seul. J’ai bien aimé.
Vers 3 heures du matin ont avait de la misère. On s’est couché sur des planches de bois pour une quinzaine de minutes. Je suis presque tombé endormie. On se lève brusquement et nous repartons de vive allure. Nous roulons jusqu’à l’aube jusqu’au checkpoint au Tim, mais là, wow, je tombe presque endormie en roulant. Les yeux me tournaient. Pour me réveiller j’ai pris un relais et roulé à 36 km/h heure sur près de 10 km. La forme était là, même après 500km dans les jambes. Bon an mal an nous arrivons sur la 112 ouest. Ouf un vent de face à 20 km/h. Mais la force dans les jambes était au rendez-vous. J’en suis surpris moi-même. Donc je pousse sur les pédales.
Arrivé à mon auto je suis complètement vidé. Ça m’a pris presque 30 minutes pour arrêter de souffler. Je suis parti très vite avant que je m’endorme tant j’était épuisé.
J’ai adoré le dénivelé. J’aime quand tout le corps pousse et soutire de l’énergie. La chaleur aussi, que je supporte très bien. Tout celà est la conséquence d’une traversée du Canada en 2005. J’ai roulé 13,200 km en tirant 60 livres pendant 110 jours. Les rocheuses m’ont pris des jours à les traverser et aujourd’hui j’en vois le résultat.
Merci à tous car rien n’aurait de sens si tous les participants n’étaient là. Il y a des jours qui sont marquants pour le reste de notre vie et ce brevet je m’en souviendrai toute ma vie.
Sylvain Narbonne
3 juillet 2010