Objectif réussi par Sylvain Narbonne

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Je voulais ter­min­er ce brevet de 800Km en 30 heures et j’ai fait mieux donc ma pré­pa­ra­tion était adéquate. La semaine avant j’ai bu des litres de choro­phylle, pas de vélo, étire­ments jour­naliers, glu­cides en masse dont 600 grammes le jour avant. De la médi­ta­tion pour récupér­er du som­meil. Véri­fi­ca­tion du vélo, change­ment de pneus et surtout rester dans ma bulle men­tale pour rassem­bler toute mon énergie.

Quelle journée mag­nifique! La chaleur, le vélo, le soleil. J’adore. C’é­tait pour moi tout sim­ple­ment une journée par­faite, les jambes, la force et le moral. Tout était là. L’autre brevet de cette année avait pour but celui-ci. Et arriv­er le pre­mier c’est la cerise sur le Sun­dae. Par­don Mar­cel pour t’avoir lâché si prêt du but mais quand j’ai sen­ti la force mon­ter en moi je n’ai pas pu faire mieux que de peser sur les pédales. Le vent était très fort et de face surtout. Donc pour moi c’é­tait l’idéal. C’est comme une côte con­tin­uelle. Là où je me sens le mieux c’est en mon­tant du dénivelé.

Donc nous par­tons à 5 heures. Douze par­tic­i­pants je crois. Nous sommes groupés à env­i­ron 8 ensem­ble et nous roulons à une très bonne allure, pas loin de 32 km/h de moyenne, jusqu’au pre­mier check­point. Puis nous repar­tons mais nous ne sommes plus que 6. Nous allons jusqu’à la piste cyclable. Et un ou deux de moins.

Le dénivelé com­mence et la dis­tance nous sépare et je reste avec Mar­cel une bonne par­tie de la journée en s’at­ten­dant l’un ou l’autre aux mon­tées. Mar­cel a un mal de pied et m’en­cour­age à repar­tir seul car je me sen­tais très bien physique­ment. J’ar­rive seul au Tim vers 18:00. L’an­née passée j’é­tais arrivé à ce check­point vers le milieu de la nuit. À peine 10 min­utes passent, Mar­cel arrive. Nous prenons une bonne soupe et un sand­wich puis repar­tons. Je suis très heureux de voir que je peux pass­er la nuit à ne pas pédaler seul. Donc la nuit s’in­stalle mais je vois qu’avec deux lumières la vitesse est plus grande car l’an­née passée j’é­tais seul. J’ai bien aimé.

Vers 3 heures du matin ont avait de la mis­ère. On s’est couché sur des planch­es de bois pour une quin­zaine de min­utes. Je suis presque tombé endormie. On se lève brusque­ment et nous repar­tons de vive allure. Nous roulons jusqu’à l’aube jusqu’au check­point au Tim, mais là, wow, je tombe presque endormie en roulant. Les yeux me tour­naient. Pour me réveiller j’ai pris un relais et roulé à 36 km/h heure sur près de 10 km. La forme était là, même après 500km dans les jambes. Bon an mal an nous arrivons sur la 112 ouest. Ouf un vent de face à 20 km/h. Mais la force dans les jambes était au ren­dez-vous. J’en suis sur­pris moi-même. Donc je pousse sur les pédales.

Arrivé à mon auto je suis com­plète­ment vidé. Ça m’a pris presque 30 min­utes pour arrêter de souf­fler. Je suis par­ti très vite avant que je m’en­dorme tant j’é­tait épuisé.

J’ai adoré le dénivelé. J’aime quand tout le corps pousse et soutire de l’én­ergie. La chaleur aus­si, que je sup­porte très bien. Tout celà est la con­séquence d’une tra­ver­sée du Cana­da en 2005. J’ai roulé 13,200 km en tirant 60 livres pen­dant 110 jours. Les rocheuses m’ont pris des jours à les tra­vers­er et aujour­d’hui j’en vois le résul­tat.

Mer­ci à tous car rien n’au­rait de sens si tous les par­tic­i­pants n’é­taient là. Il y a des jours qui sont mar­quants pour le reste de notre vie et ce brevet je m’en sou­viendrai toute ma vie.

Syl­vain Nar­bonne

3 juil­let 2010