Récit du Paris Brest Paris 2007 par Bertrand Hourlier

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Ca y est ! il est 15 heures, nous sommes à quelques enca­blures du départ, une cer­taine impa­tience mêlée d’une petite appréhen­sion se fait sen­tir. Qu’im­porte, nous serons bien­tôt dans le vif du sujet.

Il faut main­tenant pren­dre son dernier repas avant le départ, le temps d’at­tente risque d’être long et pour­rait déjà entamer le poten­tiel d’én­ergie. Le ren­dez-vous est fixé au club à 18 heures 45 pour la tra­di­tion­nelle pho­to d’a­vant départ (peut-être par peur que per­son­ne ne nous recon­naisse à l’ar­rivée, tant nous aurons changé!).

Tout le monde est au ren­dez-vous : Dany, Chris­t­ian, Patrick, Gérard, Joël, Gilles, Jean-Charles et moi. Echange de dernières impres­sions, pho­to prise et en route vers la ligne de départ.

Nous arrivons sur la place du gym­nase des droits de l’homme vers 19 heures et déjà beau­coup ont eu la même idée de se présen­ter au plus tôt de façon à par­tir dans la pre­mière vague à 21 heures 30.

Je ren­con­tre quelques têtes con­nues lors des brevets qual­i­fi­cat­ifs et l’e­uphorie gagne peu à peu cha­cun de nous, telle­ment la foule venue nous voir, est impres­sion­nante; la musique, les dif­férentes nation­al­ités représen­tées, l’am­biance nous mon­tre l’am­pleur de cet événe­ment inter­na­tion­al. Seul le ciel laisse plan­er une cer­taine inquié­tude mais peu importe, nous par­tirons quand même.

Après trois heures d’at­tente, je m’ar­rête dans les toi­lettes pour un ultime pipi, adieu le départ avec la deux­ième vague et au revoir les copains! je serai donc con­damné à rouler seul pen­dant les pre­miers kilo­mètres.

Je recon­nais et salue Pierre Filoche au con­trôle des lumières, il me dit que les autres sont passés depuis un bon moment.

Enfin, j’ar­rive sur la ligne de départ der­rière la Twingo; quelqu’un m’in­ter­pelle et je recon­nais Lau­rent Cassier et Fab­rice Tronçon venus m’en­cour­ager; d’ailleurs, je les remer­cie, cela fait tou­jours chaud au coeur, Fab­rice me con­fesse alors une par­tic­i­pa­tion en 2011 (ren­dez-vous est pris, il te reste 4 ans pour te pré­par­er!).

Nous sommes à dix sec­on­des du départ, au moment fatidique, je me jette avec un améri­cain dans le vif du sujet sous un déluge d’ap­plaud­isse­ments et d’en­cour­age­ments, c’est indi­ci­ble, il faut le vivre pour ressen­tir toutes ces émo­tions.

Je roule juste der­rière la voiture et à chaque rond point, de nou­veaux des applaud­isse­ments, des cris d’en­cour­age­ment, des gens me recon­nais­sent et scan­dent mon prénom.

La voiture se retire arrivée aux “Mousseaux” et je suis alors les pre­miers qui roulent déjà à plus de 30 km/heure.

Je dois rat­trap­er Dany et Chris­t­ian par­tis 20 min­utes plus tôt, je me sur­prends même à rouler à 45km/heure entre Condé sur Ves­gre et Nogent le roi, je lève me dis­ant que je vais le pay­er comp­tant à un moment du par­cours.

En haut de Nogent le roi, j’aperçois Gérard in extrem­is, je lui demande où sont Dany et Chris­t­ian; ils sont juste devant à quelques kilo­mètres. Quelques min­utes plus tard, ça y est, nous nous sommes enfin retrou­vés, nous déci­dons une pause à Longny au Perche pour manger un sand­wich, nous repar­tons jusqu’à Mortagne sans dif­fi­cultés si ce n’est que quelques gouttes de pluie se font sen­tir mais rien de bien grave pour le moment.

Il est 4 heures 40 env­i­ron quand nous arrivons à Mortagne juste le temps de rem­plir les bidons, de manger une barre et de repren­dre la route.

Trois kilo­mètres à peine par­cou­rus et nous voilà sous un déluge de pluie, nous bâchons et repar­tons de plus belle avec le même ent­hou­si­asme, le moral est intact même si nous auri­ons préféré nous en pass­er.

Nous sommes vrai­ment dans le perche, ça monte ! je n’ou­blie pas de m’al­i­menter et de boire mal­gré le froid qui com­mence à gag­n­er et le vent qui s’est invité à la fête. Vers 6 heures, nous sommes à Mamers et nous filons vers Vilaines la Juhel, nous avons de plus en plus froid.

Une cer­taine euphorie gagne Chris­t­ian qui tente de s’ac­crocher à quelques groupet­tos qui nous dou­blent, serait-il dans une forme olympique! il me con­fessera plus tard que son week end mon­tag­nard à Vizille le 21 juil­let lui a don­né du punch et ça se voit!

Nous nous arrê­tons à Fres­nay sur Sarthe pour pren­dre un petit déje­uner bien mérité tant le froid com­mence à faire ses effets.

Nous repar­tons de plus belle 1/2 heure plus tard vers Vilaines, les belles côtes me font tran­spir­er des jambes, tiens, bizarre, je n’ai jamais tran­spiré des jambes surtout par ce temps humide mais je me rap­pelle que nous sommes sur le Brest et des choses inat­ten­dues peu­vent se pro­duire! la preuve.

Nous attaquons une boulan­gerie, à la vue de la vit­rine, d’autres ont eu la même idée avant nous , il ne reste plus grand chose, je me con­tenterai d’un pain aux raisins et sur­prise je retrou­ve un oeuf dur dans ma poche, quel bon­heur devant les regards hal­lu­cinés de Dany et Chris­t­ian qui me deman­dent si je vais arriv­er à le digér­er. Nous reprenons la route.

Il est 9 heures env­i­ron quand nous arrivons à Vilaines la Juhel sous les applaud­isse­ments du pub­lic qui nous attend déjà; les organ­ismes sont mar­qués, nous pointons, rem­plis­sons les bidons, man­gons un peu et s’en per­dre de temps nous filons vers Fougères.

Une cer­taine las­si­tude me gagne et je crois que c’est la faim qui com­mence à me tra­vailler au corps, Dany et Chris­t­ian ne sem­blent pas avoir brûlé autant d’én­ergie que moi, cela se véri­fi­ra au repas de Fougères que nous atteignons vers 12 heures 30, j’ai mangé le dou­ble de Dany ou de Chris­t­ian, cela déclenchera des rires et quelques quoli­bets, serais-je mal réglé comme un vieux moteur qui gaspille l’én­ergie! qu’im­porte, je rem­plit telle­ment le réser­voir, qu’en­tre Fougères et Tin­té­ni­ac (55 km seule­ment), une lourde sen­sa­tion d’as­soupisse­ment m’en­vahit et je com­prends que toute mon énergie est acca­parée pour la diges­tion de mon repas gar­gantuesque, je le savais mais l’er­reur me sem­blait inévitable telle­ment l’ap­pel du ven­tre était grand.

Et encore la pluie sans dis­con­tin­uer pour l’ar­rivée à Tin­té­ni­ac, il faut marcher longtemps pour attein­dre le lieu de con­trôle, les per­son­nes sont tou­jours aus­si accueil­lantes et soulig­nent notre courage, cela nous remonte un peu le moral qui est tombé bas. La fatigue entame vrai­ment notre poten­tiel autant physique que men­tal, et les choses vont com­mencer à se com­pli­quer sérieuse­ment, pour­tant, il nous faut absol­u­ment rejoin­dre Loudéac ce soir mar­di 21 août.

Nous déci­dons de nous accorder une pause et de la met­tre à prof­it pour pren­dre un encas dans un tro­quet. Pas de mys­tère, nous sommes bien en pays cel­tique, l’au­tochtone boit à pro­fu­sion un breuvage tein­té de hou­blon et libéré de ses inhi­bi­tions, vient à notre ren­con­tre nous con­ter ses états d’âme sur le vélo sans oubli­er quelques plaisan­ter­ies à notre égard, bien sûr, nous ne lui en tenons absol­u­ment pas rigueur.

Nous reprenons la route avec un groupe vers 17 heures à des­ti­na­tion de Loudéac, 87 km env­i­ron; ça roule à vive allure, par­fois, 30 km/h au comp­teur, un améri­cain me dit qu’il com­mence à être vrai­ment fatigué, le soulage­ment est pour bien­tôt, mais il faut attein­dre Loudéac mais que c’est dif­fi­cile, déjà 400 km dans les jambes sans dormir sous la pluie et avec le vent trois quart face, ça use et le mot est faible, d’au­tant plus que ma ten­di­nite au talon d’Achille gauche de mon 2é BRM 600 sem­ble se réveiller pour couron­ner le tout. Tout le monde sem­ble vivre les mêmes maux : petit signe qui ne trompe pas, plus per­son­ne ne par­le, on économise la moin­dre énergie. Des pen­sées noires me tra­versent l’e­sprit : “si c’est dur comme ça jusqu’à Guyan­court, il va être dif­fi­cile de ter­min­er”; et puis je me dis, non, non et non; tu ne dois pas penser à l’ar­rivée, tu étais prévenu de la dureté d’une telle épreuve, ce serait l’ex­cuse un peu facile alors un peu de méth­ode, de bon sens pour retrou­ver la niac : l’ob­jec­tif est Loudéac et rien d’autre, d’autres souf­frent cer­taine­ment autant que toi voire même plus, ça sera certes dur jusqu’à Loudéac mais réal­is­able, pense sim­ple­ment à bien t’al­i­menter et boire, au bout, il y aura une douche, un repas et une nuit répara­trice de 3 heures et je serai comme neuf quand je reprendrai la route mer­cre­di vers 1 heure du matin et ça a fonc­tion­né! objec­tif rem­pli à 19 heures 45. Ouhaou! et tou­jours sous les applaud­isse­ments du pub­lic. Je crois avec le recul que c’est à ce moment là que je me suis, pour ma part, affranchi d’aller jusqu’au bout, je venais de rem­porter une belle vic­toire sur moi-même, mon men­tal venait au sec­ours de mon physique après avoir réus­si à tor­dre le coup aux idées noires, j’avais repoussé la douleur et la fatigue.

Après ça, inutile de vous dire que mon repas est de nou­veau gar­gentuesque (j’ai quand même un bon coup de fourchette, je dois l’avouer), la douche est la bien­v­enue et nous nous endor­mons vers 21 heures. Nous tenons à remerci­er les organ­isa­teurs et les bénév­oles pour la qual­ité de l’ac­cueil remar­quable dans les con­trôles et ce, tou­jours avec le sourire et la chaleur humaine qui les car­ac­térisent. Encore bra­vo et mer­ci.

Nous nous réveil­lons vers minu­it trente, il y a, à ce moment là, plusieurs cen­taines de cyc­los qui cherchent un lit mais tous sont com­plets, leurs vis­ages sont mar­qués par l’ef­fort, le nôtre devait l’être tout autant quelques heures aupar­a­vant, je suis admi­ratif devant leur déter­mi­na­tion. Nous en voyons même dormir à même le bitume dans une cou­ver­ture de survie, c’est aus­si ça le PBP! Nous nous envolons de nou­veau mer­cre­di à 1 heure du matin vers Carhaix sur un rythme un peu rapi­de à mon goût, nous nous arrê­tons 30 km plus loin sous un chapiteau impro­visé par les gens du coin où il y a du café,thé, gâteau, sand­wich .… Nous repar­tons de plus belle quand nous croi­sons les pre­miers qui redescen­dent de Brest avec 260 km d’a­vance sur nous, et finale­ment nous arrivons sur Carhaix vers à peine 4 heures du matin, que cela m’a sem­blé rapi­de!

Dany, Chris­t­ian et moi déci­dons de nous restau­r­er par un copieux petit déje­uner et nous faisons ensuite le plein des bidons et en route pour Brest. Nous descen­dons une route inter­minable qu’il nous fau­dra remon­ter! croisant des dizaines de cyc­los, nous sommes dans les monts d’ar­rée.

A quelques dizaines de kilo­mètres de Brest, alors que la selle meur­trit de plus en plus notre postérieur qui n’en finit pas de rou­gir de douleurs, nous croi­sons sans le recon­naître le mari de Danièle(excuse moi je ne me rap­pelle plus de ton prénom), celui-ci nous rejoint peu de temps après sur son vélo, quel immense joie de retrou­ver un des nôtres venu nous soutenir en Bre­tagne dans ce périple.

A 9 heures 45 env­i­ron, nous atteignons enfin Brest sous le soleil s’il vous plaît, nous com­men­cions à dés­espér­er, telle­ment nous avions con­nus la pluie et le vent. On a bas­culé dans l’autre sens et ça change tout, le punch revient car on tient le bon bout. Nous attend Bernard Bian­co venu nous encour­ager et pren­dre quelques clichés pour immor­talis­er ce moment, mer­ci encore Bernard de ton sou­tien! Nous repar­tons vers 11 heures du matin. Je fais une halte à la phar­ma­cie pour une crème antalgique et anti-inflam­ma­toire telle­ment ma cheville gauche est devenu toute rouge et pour soign­er une douleur intense der­rière le genoux de Dany, à cha­cun ses bobos!

Nous remon­tons les monts d’ar­rée sous un vent vio­lent et dan­gereux qui ne demande qu’à couch­er le vélo sur le côté, cha­cun est donc sur ses gardes d’au­tant plus que la pluie sem­ble s’in­viter de nou­veau, nous croi­sons alors au 27é km depuis Brest, Gilles, Joël, Patrick.

Dans cette mon­tée inter­minable des monts d’ar­rée, je fais la ren­con­tre d’une déli­cieuse et char­mante cana­di­enne : Sylvie, qui a déjà à son act­if Mon­tréal-Boston-Mon­tréal, nous échangeons longtemps, bref, je suis sous le charme et com­plète­ment con­quis, je ne sens même plus la douleur à ma cheville! ce n’est pas mirac­uleux! Mer­ci encore Sylvie, je n’ou­blierai pas.

Enfin, Carhaix où nous faisons un véri­ta­ble repas telle­ment ce pas­sage a rudoyé nos artic­u­la­tions.

Plus que 85 km env­i­ron pour rejoin­dre Loudéac où nous devons dormir pour la 2é fois; que cela est dif­fi­cile, les forces com­men­cent à man­quer de nou­veau; les dernières mon­tées car il n’y a que ça, sont dures et se mon­tent à peine à plus de 11 km/h.

Loudéac est rejoint vers 20 h 30, ouf un peu de repos. Nous nous restau­rons, dou­chons et sommes couchés vers 22 heures. Un bruit me réveille vers minu­it 30, c’est la pluie sur le toit du gym­nase et il faut se remet­tre dessous dans une 1/2 heure!

Nous voilà repar­tis de plus belles mais je n’ai plus aucune mobil­ité dans ma cheville gauche et la ten­di­nite au talon d’Achille sem­ble défini­tive­ment instal­lée, ça ne va pas être facile à gér­er bien que nous soyons sur la par­tie la moins val­lon­née du PBP!

Un con­trôle sur­prise à mi chemin entre Loudéac et Tin­té­ni­ac nous fait le plus grand bien, une soupe chaude nous y attend ain­si que quelques gâteaux.

Nous pas­sons Tin­té­ni­ac puis Fougères vers 9h30, nous ne nous attar­dons pas trop longtemps et repar­tons aus­sitôt. Nous faisons un arrêt à Goron en Mayenne pour le repas de midi sur le park­ing du super U où les gens vien­nent nous voir, admi­rat­ifs qu’ils sont, devant une telle déter­mi­na­tion et un tel courage nous con­fessent-ils.

Nous arrivons à Vilaines la Juhel où une foule innom­brable nous attend sous des applaud­isse­ments nour­ris, l’am­biance y est encore plus fes­tive. Le médecin me con­seille d’a­ban­don­ner vu l’é­tat de ma cheville gauche gon­flée et avec une ten­di­nite de sur­croît, ma réponse est néga­tive et devant ma déter­mi­na­tion sans faille, il me rap­pelle que le ten­don peut se rompre à tout moment, je lui rétorque que je vais gér­er cela au mieux de façon à ce qu’il prédit n’ar­rive pas. Il est vrai qu’il est dif­fi­cile de deman­der à un cyclo d’ar­rêter alors que ses sen­sa­tions lui dis­ent que ça devrait aller jusqu’au bout.

Nous reprenons la route vers Mortagne au Perche où il est ques­tion de faire une troisième halte avant le final. La sou­p­lesse com­mence à me faire sérieuse­ment défaut ayant de plus en plus de mal à tourn­er les jambes telle­ment la douleur est vive, je demande alors à Dany et Chris­t­ian de ralen­tir le tem­po.

Nous atteignons quand même Mortagne vers 21 heures 15 et nous sommes ravis, ça com­mence à sen­tir bon l’ar­rivée.

Ultime vis­ite à l’in­firmerie pour un dernier soin de la cheville et tou­jours même con­seil du médecin.

Chris­t­ian con­traire­ment à ce qui avait été con­venu veut repren­dre la route aus­sitôt le repas pris, Dany et moi lui faisons remar­quer que ce type d’er­reur se paiera comp­tant et au prix fort entre Mortagne et Dreux. Il n’en démord pas et nous reprenons la route vers 23 heures et com­mence la galère.

La fatigue con­juguée à mes prob­lèmes tendineux me font mon­ter les boss­es du perche à la vitesse d’un pié­ton, je trou­ve l’as­tuce de me décaler un peu plus à gauche sur ma selle pour libér­er ma jambe douleureuse et pédaler unique­ment avec l’autre, mais que c’est ter­ri­ble­ment dur, je n’a­vance plus et ce sera comme ça jusqu’à Dreux. Chris­t­ian quant à lui est au bord de l’en­dormisse­ment ain­si que nous tous d’ailleurs; nous faisons une mini halte à Bre­zolles où je m’as­soupis sur un banc 1/4 d’heure sous le regard d’un cou­ple de retraités qui a ouvert sa fenêtre nous ayant enten­du, et nous encour­ageant à 3 heures du matin! Nous repar­tons de plus belle vers Dreux que nous attein­drons vers 4 heures 45.

Je revois Sylvie venue de Mon­tréal que j’avais ren­con­trée dans les monts d’ar­rée, son joli vis­age est telle­ment mar­qué par l’ef­fort, elle esquisse quand même un sourire et se ren­dort sur la table. Sylvie est vrai­ment mon héroïne de ce Paris Brest Paris, mon admi­ra­tion est grande et je n’ai pas pu le lui dire, qu’elle le sache si jamais elle lisait mon réc­it, (mon mail est bertrand.hourlier@wanadoo.fr)

Nous faisons un dernier repas com­plet et nous nous octroyons une heure de som­meil. Le réveil est de plus en plus dur, nous repar­tons et Dany crève 1/2 heure plus tard, c’est la dernière car nous avons crevé une fois cha­cun. Nous réparons. Nous nous diri­geons vers Guyan­court et un dernier arrêt dans la boulan­gerie de Gam­bais est néces­saire pour repren­dre un peu de force, nous mon­tons la red­outée mon­tée de Gam­baiseuil à 10 %, nous rejoignons Mont­fort et ça com­mence à sen­tir la délivrance. Nous arrivons aux Mousseaux quand nous apercevons nos amis du VCMB venus à notre ren­con­tre et chose inso­lite, une voiture s’ar­rête à notre hau­teur et la con­duc­trice nous dit toute son admi­ra­tion et sa recon­nais­sance face à ce défi et nous félicite encore devant le déluge météorologique, ce sont ces petits gestes qui font la renom­mée du PBP et qui nous vont droit au coeur et nous aident à ter­min­er.

Nous enta­mons la dernière côte en bas d’E­lan­court et quelques min­utes plus tard, une immense joie nous envahit, nous sommes allés jusqu’au bout de nous-mêmes voire au-delà, c’est en même temps la délivrance et l’im­mense sat­is­fac­tion d’avoir atteint notre but sous les regards et les applaud­isse­ments du pub­lic. Peut être nous les avons fait rêver quelques instants, ce serait déjà énorme! Ren­dez-vous en 2011.

Bertrand